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Afghanistan, vaccin et JO

L’égalité femmes/hommes au fil de l’actu : voici trois actualités phares des semaines écoulées sur le front de la mixité…

Publié le 21/09/2021 à 9:00

Portrait of a wakhi nomad woman, Big pamir, Wakhan, Afghanistan.
Credit: Eric Lafforgue/Cover Images
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Afghanistan : les femmes en première ligne dans des tentatives de contestation

Si les talibans tentent de rassurer l’opinion depuis leur prise de pouvoir éclair le 15 août dernier, les femmes, elles, redoutent le pire. Durant les cinq années au cours desquelles ils ont dirigé le pays (1996-2001), les talibans avaient imposé leur version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes avaient interdiction de travailler, de sortir sans un chaperon masculin et une burqa et les filles d’aller à l’école. Celles qui étaient accusées de crimes comme l’adultère étaient fouettées et lapidées. Aujourd’hui, soucieux d’afficher un visage rassurant et de convaincre qu’ils ont changé, les talibans se sont engagés « à laisser les femmes travailler », avant d’ajouter « dans le respect des principes de l’islam », sans plus de précision. Le ministre par intérim de l’Enseignement supérieur du gouvernement taliban a assuré par ailleurs que les Afghanes pourraient continuer d’étudier à l’université, quoique « en accord avec la charia », et « sans que les femmes et les hommes ne soient mélangés » …

Mais depuis leur entrée dans Kaboul, ils s’activent pour effacer les Afghanes de l’espace public. Les affiches et photos de femmes qui ornaient les vitrines sont masquées ou vandalisées dans la capitale. Dans les quelques tentatives de contestation vite réprimées, les femmes restent les plus exposées, mais aussi les plus courageuses. A Kaboul, mais aussi à Hérat, la troisième ville du pays, elles manifestent régulièrement pour défendre leur droit à l’éducation et au travail. Elles ne seraient « pas plus d’une centaine » selon le correspondant afghan pour le New York Times, « mais leur courage vaut un millier », commente le journaliste, alors qu’elles « risquent leur vie en marchant dans les rues » sous les yeux des soldats islamistes.

 

Les femmes se vaccinent plus que les hommes, et c’est encore une histoire de masculinité

Les femmes françaises sont aujourd’hui davantage vaccinées que les hommes. Au 8 juillet dernier, elles représentaient 54,3 % des personnes complètement vaccinées. Comment l’expliquer ? Certes, il y a les facteurs démographiques : la population française compte 51,7 % de femmes contre 48,3 % d’hommes, les femmes sont majoritaires (75 %) dans les Ehpad, et représentent également 60,9 % des plus de 75 ans en France. En outre, elles sont surreprésentées dans les professions médicales et paramédicales. Toutefois, la démographie n’explique pas tout. Il faut aussi aller voir du côté des déterminants socio-culturels pour expliquer cette tendance. Muriel Salle, spécialiste des questions de genre et médecine, avance plusieurs explications. Selon elle, les femmes ont une plus grande sensibilité aux messages de prévention et de santé publique.

En outre, elles sont aussi plus proches du système de santé, non seulement parce qu’elles ont l’habitude de consulter des médecins pour des motifs non pathologiques – comme la contraception par exemple – et de subir des dépistages, mais aussi parce qu’elles sont celles qui accompagnent davantage les enfants chez le pédiatre.

Et du côté des hommes ? Existe-t-il des déterminants socio-culturels qui les éloignent de la prévention ? Muriel Salle explique : « Il y a beaucoup de travaux qui montrent que la masculinité hégémonique conduit les hommes à avoir davantage de conduites à risque de manière directe et indirecte. Ils sont généralement plus éloignés de la prévention, du soin et de la vaccination. »

 

Retour sur les JO : de plus en plus de sportives se mobilisent contre les assignations à la « féminité »

Des combinaisons trop moulantes, des shorts pas assez échancrés, des justaucorps trop sexy à moins que ça ne soit le contraire… Assignées à la séduction, prises dans un faisceau d’exigences et de contradictions, les sportives sont de plus en plus nombreuses à vouloir s’en libérer, voire à transgresser ou retourner les stéréotypes de genre. Aux JO de Tokyo, certaines sportives se sont mobilisées contre la sexualisation de leur corps. Ainsi les handballeuses de plage norvégiennes ont refusé de concourir en bikini « ajusté et échancré » comme l’impose le règlement.