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Espagne : comment les inégalités femmes-hommes ont été réduites

Si les inégalités entre les femmes et les hommes ont diminué dans toute l’Europe de l’Ouest depuis les années 1990, c’est en Espagne que l’évolution a été la plus rapide.

Publié le 19/01/2022 à 9:00

En 1990, les Espagnoles représentaient 24,7 % des revenus du travail. En 2020, cette part atteint 39,6 %. Soit 15 points de plus selon le rapport 2022 du Laboratoire sur les Inégalités mondiales (World Inequality Lab). C’est plus que la moyenne de l’Europe de l’Ouest (38 %).

L’évolution des mœurs n’explique pas, à elle seule, l’intégration éclair des femmes dans le marché du travail espagnol. Depuis l’inscription dans la Constitution de 1978 du principe de non-discrimination des sexes, l’Espagne n’a eu de cesse de légiférer pour accompagner l’égalité entre femmes et hommes.

Adoptée en 2007, la première loi d’égalité fixe des amendes élevées en cas de discrimination. Le texte prévoit aussi un droit à la conciliation entre vie professionnelle et familiale, oblige les grandes entreprises à établir des plans d’égalité, fixe des quotas de femmes dans l’administration publique et impose la parité sur les listes électorales.

 

Le congé paternité : autre symbole de l’avancée de l’Espagne

Dans la lutte pour l’égalité, le congé parternité est passé de quinze jours en 2007 à seize semaines (autant que pour les femmes) depuis le 1er janvier 2021. Une manière d’encourager la « coresponsabilité » des parents. Résultat : les femmes espagnoles représentent près de 36 % des personnes les mieux rémunérées, contre 19 % en 1995. Autre chiffre marquant : 31 % des postes des conseils d’administration des entreprises cotées à l’Ibex 35 (l’indice boursier de la Bourse de Madrid) étaient occupés par des femmes en 2020, contre 3,3 % en 2005.

Evidemment, des progrès sont encore à réaliser comme le souligne Carolina Vidal, secrétaire de l’égalité femmes-hommes du syndicat des Commissions ouvrières (CCOO) : « La société doit encore avancer, en particulier dans la coresponsabilité des tâches, qui sont largement assumées par les femmes. Le taux d’activité des femmes reste inférieur de dix points à celui des hommes (à 54 % contre 64 %). » De même, les femmes sont plus touchées par le chômage et elles occupent 70 % des emplois à temps partiel…

Un exemple à suivre par les autres pays d’Europe ?